Protéger les abeilles et lutter contre les importations de faux miel en Europe

Les abeilles sont importantes pour l'environnement et pour l'économie. Le Parlement appelle à mieux les protéger et à combattre les importations de faux miel.

L’importance des abeilles

Par la pollinisation des cultures agricoles, les abeilles soutiennent la biodiversité et garantissent la sécurité alimentaire. En effet, 84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation. Le secteur de l’apiculture est beaucoup plus important que ce que l’on pourrait croire et a une valeur économique estimée à 14,2 milliards d’euros par an dans l’Union européenne.

Ces dernières années, des problèmes de santé et de hauts taux de mortalité chez les abeilles ont été enregistrés. Les raisons possibles sont l’agriculture intensive, l’utilisation de pesticides, les maladies des abeilles, les espèces exotiques envahissantes (Varroa destructor, petit coléoptère des ruches, frelon asiatique et loque américaine), ainsi que les changements environnementaux et la destruction de leur habitat. Cependant, des améliorations récentes ont été observées, mais le problème persiste dans certains États membres.

 

Que demande le Parlement ?

Le jeudi 1er mars, les députés européens ont adopté le rapport d’initiative de Norbert Erdős, député démocrate-chrétien hongrois qui appelle à une meilleure protection des abeilles et à un meilleur soutien du secteur apicole européen.

 

Les députés souhaitent :

  • une augmentation des montants du budget de l’Union consacrés aux programmes nationaux d’apiculture
  • une amélioration de la santé des abeilles (supprimer les pesticides dangereux, plus de recherches, programmes d'élevage)
  • des mesures pour mieux protéger les espèces d’abeilles locales et régionales

 

Le marché européen du miel

 

On dénombre 600 000 apiculteurs et 17 millions de ruches dans l’UE. Ils produisent aux alentours de 250 000 tonnes de miel chaque année, faisant de l’UE le deuxième plus gros producteur de miel derrière la Chine. Selon les chiffres de 2015, les grands producteurs de miel étaient la Roumanie, l’Espagne et la Hongrie.

L’UE définit le miel comme "substance naturelle sucrée" et ses critères de composition (directive relative au miel) reposent sur des normes élevées.

Toutefois, l’UE importe du miel, majoritairement de Chine, afin de satisfaire la demande.

Importations de faux miel

 

Le miel est par ordre d’importance le troisième produit le plus contrefait dans le monde.

 

Les députés veulent lutter contre la propagation du faux miel dans le marché intérieur (par exemple les "miels" contenant du sirop de sucre, le miel récolté trop tôt et séché artificiellement ou le miel européen de bonne qualité mais mélangé à du faux miel).

L’arrivée sur le marché de tels produits met la pression aux apiculteurs européens, fait chuter les prix et pose des questions sur la protection du consommateur.

Selon des contrôles effectués par l’UE, 20 % des échantillons prélevés aux frontières extérieures de l’Union européenne et dans les entrepôts des importateurs n’étaient pas du vrai miel et ne respectaient pas les standards européens.

 

Les députés demandent :

  • Des mesures pour améliorer les procédures de contrôle et l’intensification des inspections d’import afin de mieux détecter les cas de falsification du miel ainsi que des pénalités plus lourdes pour les fraudeurs.
  • Une meilleure labellisation afin d’assurer que les consommateurs sachent de quel pays provient le miel acheté.

 

Finalement, le rapport demande une meilleure promotion de la consommation de miel et de ses bienfaits pour la santé, spécialement dans les écoles.

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