De nouvelles mesures contre l’obsolescence programmée

Les députés souhaitent que nos produits du quotidien soient conçus pour avoir une durée de vie plus longue et être plus facilement réparables.

À quelle fréquence changez-vous de smartphone ? Selon une étude du service de recherche du Parlement européen, de nombreux produits de notre quotidien ont une durée de vie très courte. En moyenne, un téléphone portable est remplacé après un à deux ans, et un ordinateur après trois à quatre ans. 

Les députés réunis en session plénière à Strasbourg ont adopté ce mardi 4 juillet un rapport demandant des mesures concrètes pour mettre fin à cette perte de ressources et de matières premières.

Cette initiative s’inscrit dans le modèle de l’économie circulaire qui vise à réduire de manière générale la production de déchets dans l’Union européenne en réutilisant, recyclant et réparant davantage nos produits. 

77 %

des citoyens européens préfèreraient réparer leurs biens plutôt que d’en acheter de nouveaux.

Conception et réparation

Les députés demandent notamment des « critères de résistance minimum » qui devraient être fixés par catégorie de produit dès leur conception. Ils pourraient être définis avec l’aide d’organisations européennes de normalisation.

Selon un sondage Eurobaromètre réalisé en 2014, 77 % des Européens préfèreraient réparer leurs biens plutôt que d’en acheter de nouveaux, mais ils sont découragés face aux prix des réparations.

Le texte demande à la Commission et aux États membres de soutenir les fabricants de design modulaire facilement démontable et interchangeable.

Obsolescence programmée

Le Parlement souhaite également s’attaquer à l’obsolescence programmée, c’est-à-dire le fait de concevoir un produit de telle sorte à ce qu’il ne soit plus utilisable après un certain temps ou un nombre défini de cycles d’utilisation.

Il est particulièrement difficile de prouver l’obsolescence programmée : c’est la raison pour laquelle les députés demandent la mise en place d’un système capable de tester et de détecter cette pratique.

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Vers un label européen ?

Une récente étude révèle que plus de neuf Européens sur dix estiment que la durée de vie d’un produit devrait être clairement indiquée. Dans leurs recommandations, les députés plaident en faveur de la création d’un label européen volontaire indiquant la durabilité du bien concerné.

« Quand un consommateur voit un produit qui est 30 à 40  % moins cher, et qui, à priori, a les mêmes performances, s'il n'est pas informé sur la durabilité du produit, c'est-à-dire sur le fait que cette machine va tomber en panne au bout de deux ans au lieu de tomber en panne au bout de dix ans, évidemment, il choisit le produit le moins cher », explique Pascal Durand, député vert français et rapporteur.

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