Prendre en compte la dimension du genre dans la politique d'asile 

Communiqué de presse 
 
 

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Reportage photos sur les femmes réfugiées de la journaliste Marie Dorigny qui a voyagé en Grèce, en ancienne République yougoslave de Macédoine et en Allemagne © Marie Dorigny / European Union 2015.  

La réforme des politiques et procédures européennes de migration et d'asile doit inclure des mesures tenant compte du genre afin de garantir la sécurité des femmes qui demandent l'asile et qui voyagent souvent seules avec de jeunes enfants et d'autres tiers à charge, ont affirmé les députés dans une résolution adoptée mardi.


"Ce rapport souligne la situation extrêmement vulnérable des femmes réfugiées dans l'Union européenne. Elles ont fui la persécution dans leur pays d'origine, entreprenant un voyage dangereux dans le but d'atteindre un lieu sûr. À leur arrivée dans les centres d'accueil, ces femmes déjà vulnérables, qui ont peut-être été victimes de violences sexuelles, de traite d'êtres humains ou d'autres crimes violents, sont confrontées à des obstacles qui aggravent leur position déjà précaire", a déclaré le rapporteur Mary Honeyball (S&D, UK).


La résolution a été adoptée par 388 voix pour, 150 voix contre et 159 abstentions.


Une procédure d'asile qui tient compte de la dimension hommes-femmes


Les politiques et procédures d'asile, notamment l'évaluation des demandes d'asile, doivent prendre en compte l'égalité des genres. Les formes de violences basées sur le genre, y compris - mais pas uniquement - le viol, les violences sexuelles, les mutilations génitales féminines, les mariages forcés, ou encore la violence domestique, devraient être une raison valable de demander l'asile dans l'UE, précise le texte. De plus, les députés insistent sur la nécessité de mettre en place des installations d'accueil sensibles aux besoins des personnes LGBTI étant donné que la violence qu'elles rencontrent est un phénomène courant dans les centres d'accueil.


La résolution appelle à diverses mesures visant à garantir le respect des besoins spécifiques des femmes tout au long de la procédure d'asile et dans les centres d'accueil, en prévoyant:


  • un logement et des installations sanitaires séparées pour les hommes et les femmes;
  • des interrogateurs, traducteurs et interprètes de sexe féminin;
  • des services de conseil spécialisés en traumatisme pour les femmes qui ont subi des violences à caractère sexiste;
  • des services de garde d'enfants pendant les entretiens de sélection et d'asile;
  • des informations aux femmes sur leur droit d'introduire une demande d'asile indépendante de celle de leur conjoint et d'avoir un statut juridique indépendant de celui de leur conjoint;
  • une formation tenant compte des spécificités des femmes et des hommes pour le personnel; et
  • une aide juridique pour les femmes dans les centres d'accueil.

Stop à la rétention des enfants, des femmes enceintes et des victimes de viols


La rétention des demandeurs d'asile par pure commodité administrative enfreint le droit à la liberté, affirme le texte. Le Parlement demande de mettre fin à la rétention des enfants, des femmes enceintes qui demandent l'asile, ainsi que des victimes de viol, de violences sexuelles et de traite d'êtres humains.


Par ailleurs, les députés insistent à nouveau sur la nécessité d'ouvrir des itinéraires sûrs et légaux vers l'UE, afin d'accroître la sécurité des femmes réfugiées et de décourager le trafic et l'exploitation des migrants par les passeurs. Les politiques relatives à la migration irrégulière ne devraient pas empêcher l'accès aux procédures d'asile européennes, ajoutent-ils.


Intégration de la dimension de genre


Les députés ont également adopté, par 453 voix pour, 173 voix contre et 79 abstentions, une résolution de Nagelika Mlinar (ADLE, AT) sur une approche intégrée de l'égalité des femmes et des hommes dans les travaux du Parlement européen.


Procédure: résolution non législative

55 %  ; Depuis le début de l'année, les femmes et les enfants représentent 55% des personnes arrivant en Grèce pour demander l'asile, contre 38% en juin 2015.

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