Bactéries hyper résistantes : lutter contre la résistance antimicrobienne

25 000 personnes meurent chaque année dans l’UE à cause d’infections causées par des bactéries hyper résistantes. Découvrez les propositions des députés pour lutter contre ce phénomène.

Lutte contre les infections pharmacorésistantes

Près de 700 000 personnes meurent chaque année à cause de la résistance antimicrobienne (RAM) dont 25 000 dans l’UE. La RAM désigne la résistance aux médicaments capables de traiter des infections dues non seulement à des bactéries mais aussi à d’autres microbes, comme des parasites, des virus ou des champignons.

Que sont les antimicrobiens ?

  • Ce sont des substances actives d’origine synthétique ou naturelle qui tuent ou ralentissent la croissance des micro-organismes.
  • Ils incluent les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiprotozoaires.

Par quoi la RAM (résistance antimicrobienne) est-elle causée ?

La RAM apparait naturellement avec le temps mais elle peut être accélérée par la mauvaise utilisation ou l’abus d’antibiotiques dans la médecine humaine ou dans les traitements pour animaux, transférant la bactérie résistante des animaux aux humains par contact direct ou au travers de la chaine alimentaire. Elle peut aussi être causée par le rejet de substances antimicrobiennes dans l’environnement, par la mauvaise élimination de médicaments non utilisés dans les nappes phréatiques et par l’absence de développement de nouveaux antibiotiques.

 

Depuis 1999, l’UE a investi plus d'1,3 milliard d’euros dans la recherche contre la RAM mais les députés appellent maintenant à des efforts supplémentaires.

 


Que demandent les députés ?

Dans le projet de rapport sur le plan d’action européen fondé sur le principe « Une seule santé » pour combattre la résistance aux antimicrobiens rédigé par Karin Kadenbach, députée démocrate socialiste autrichienne, approuvé par la commission de l’environnement le 20 juin, les députés :

 

  • insistent pour que les stratégies pour lutter contre la RAM s’appuyent sur le principe « une seule santé » (la santé des humains, le bien-être des animaux et l’environnement sont interconnectés, et les maladies se transmettent de l’homme à l’animal et inversement) ;

  • soulignent l’importance d’un usage correct et prudent des antimicrobiens ;

  • appellent à restreindre la vente d’antibiotiques par les professionnels de la santé humaine et animale et à lutter contre la vente illégale ;

 

  • souhaitent stimuler les investissements dans de nouvelles substances (la découverte et le développement de nouvelles substances s’est ralenti dans les 20 dernières années) ;

 

  • demandent des tests de diagnostic rapide moins chers afin de détecter si la cause de l’infection est virale ou bactérienne et donc limiter l'utilisation d'antimicrobiens ;

  • demandent de renforcer les mesures de prévention (bonne hygiène de vie) et de sensibiliser aux dangers de la prescription excessive et de l’automédication (44% des Européens ne savent pas que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre le rhume ou la grippe).

 

Ce rapport a été approuvé par les députés le 13 septembre 2018 durant la session plénière. 


Médicaments vétérinaires

De nouvelles règles visant à réduire l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage ont été approuvées. Selon ces règles, l’utilisation collective et préventive d’antibiotiques dans l’élevage animal devra être limitée et l’importation de produits alimentaires devra s’aligner aux standards européens sur l’utilisation d’antibiotiques.


Apprenez-en plus dans notre article consacré au travail de l’Union européenne dans le domaine de la santé publique.