Nord-Sud, un combat commun contre la pollution de l'eau 

 
 

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La pollution de l'eau tue 1,5 million de personnes chaque année dans le monde. ©GETTY  

L'accès à l'eau potable est un droit fondamental. Néanmoins, 900 millions de personnes dans le monde n'en disposent pas pour faire face à leurs besoins de base (boire, cuisiner, nettoyer). Tous les ans, un million et demi d'êtres humains meurent après avoir consommé de l'eau contaminée. Réunis à Budapest cette semaine, députés européens et députés des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) réfléchissent aux moyens de lutter contre la pollution de l'eau.

Dans les pays en voie de développement, 70 % des déchets industriels sont déversés dans les fleuves ou rivières sans même être traités. Les pesticides ou engrais utilisés dans l'agriculture contaminent l'eau douce, de même que les excréments. D'après les Nations unies, un enfant meurt toutes les 20 secondes du fait de la faiblesse des réseaux d'assainissement.


« Les infrastructures d'assainissement sont un préalable essentiel à la santé publique », explique l'Allemande Christa Klass (Parti populaire), co-auteur d'un rapport sur la pollution de l'eau qui doit être adopté le 18 mai par l'Assemblée parlementaire ACP-UE. Elles sont d'autant plus importantes dans les zones d'urbanisation galopante mais coûtent cher, très cher. Pour la période 2008-2013, le Fonds européen de développement a ainsi débloqué 200 millions d'euros pour les pays ACP.


Un défi et des efforts communs

L'Assemblée parlementaire ACP-UE se tient du 14 au 18 mai 2011 à Budapest.  

Les parlementaires se sont mis d'accord sur trois priorités pour améliorer la disponibilité et l'accès à l'eau potable :

  • le développement de forages dans les villages et les bidonvilles dont la population augmente très rapidement

  • l’utilisation de solutions innovantes telles que les comprimés de chlore pour combattre les épidémies liées à la pollution des eaux (choléra par exemple)

  • l'application du principe « pollueur-payeur » pour l'industrie, la déforestation, les mines, l'industrie chimique ou les pesticides.


Le rôle de l'Union européenne peut aller au-delà du simple octroi de subsides. « Nous devons être cohérents », plaide la Britannique Fiona Hall (Libéraux). « D'un côté nous soutenons les Objectifs du Millénaire pour le développement, [qui visent à diminuer de moitié le nombre de personnes sans accès à l'eau potable d'ici 2015 ]. De l'autre, nous laissons les compagnies minières européennes polluer dans les pays tiers car nous ne leur imposons aucune norme là-bas ».


Le changement climatique pourrait également jouer un rôle. Avec la diminution des forêts tropicales qui stockent le carbone, la température devrait augmenter et les précipitations se faire plus rares. « Protéger les forêts, c'est protéger nos ressources en eau potable », affirme le Camerounais Bobbo Hamatoukour, co-rapporteur avec Christa Klass. Enjeux globaux et locaux n'ont jamais été aussi entremêlés : l'UE doit prendre ses responsabilités.

L'Assemblée parlementaire ACP-UE regroupe, deux fois par an, des députés européens et des députés des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Ils travaillent sur des sujets d'intérêt commun comme le développement et la promotion de la démocratie.