Liberté des médias: les députés demandent un contrôle européen annuel des lois des États membres en la matière  

Communiqué de presse 
 
 

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©Belga/APA/B.Gindl  

Les modifications des législations des États membres relatives aux médias, facilitant l'interférence des gouvernements dans ce secteur, devraient être examinées chaque année au niveau européen, affirme une résolution adoptée par le Parlement, ce mardi. Afin de sauvegarder la liberté et le pluralisme dans les médias, la directive sur les services de médias audiovisuels devrait être révisée et les conditions de travail des journalistes améliorées, ajoute le texte.


La liberté et le pluralisme des médias devrait être contrôlés dans l'ensemble des États membres, et les résultats publiés dans des rapports annuels qui seraient suivis de propositions d'action, affirme la résolution rédigée par Renate Weber (ADLE, RO). Cette supervision devrait être effectuée par la Commission européenne, l'Agence européenne des droits fondamentaux et/ou le Centre pour le pluralisme et la liberté des médias de l'Institut universitaire européen, précise le texte.


Protéger les journalistes contre les menaces


Le Parlement européen souhaite assurer l'indépendance des journalistes, tant vis-à-vis des pressions internes de la part des maisons d'édition ou des propriétaires de médias que vis-à-vis des pressions externes de la part de groupes de pression politiques ou économiques. Pour les rédacteurs en chef et les journalistes, les chartes éditoriales ou "codes de conduite" sont essentiels afin de garantir l'indépendance, car ils empêchent les propriétaires, les gouvernements ou d'autres acteurs d'interférer avec le contenu des informations, souligne le texte.


Les députés invitent instamment l'UE et ses États membres à soutenir le journalisme d'investigation, car il observe en permanence la démocratie et dévoile des infractions pénales. Il faudrait également encourager le journalisme éthique dans l'UE, mais les organes de contrôle des médias devraient toujours être indépendants et mis sur pied par le secteur médiatique lui-même, affirment-ils.


Réviser la directive sur les services de médias audiovisuels


Le champ d'application de la directive sur les services de médias audiovisuels devrait être élargi afin d'établir des normes minimales pour la protection du droit fondamental à la liberté d'expression et d'information, et à la liberté et au pluralisme des médias, précise le texte.


La révision de cette directive devrait inclure des dispositions sur la transparence de la propriété des médias, la concentration des médias et les conflits d'intérêts. Des mesures sont également nécessaires pour réglementer l'information politique par le biais des médias audiovisuels dans leur ensemble, afin de garantir un accès équitable aux différents acteurs politiques, opinions et points de vue, "en particulier à l'occasion d'élections et de référendums", affirment les députés.


Indépendance des directeurs des médias publics


Les directeurs des médias, les conseils d'administration, les conseils des médias et les organismes de contrôle devraient être sélectionnés sur la base de leurs mérites et de leur expérience, plutôt que sur des critères politiques ou partisans, estime le Parlement. Les députés appellent, par ailleurs, les États membres à établir des garanties dans le but d'assurer l'indépendance de ces organismes par rapport à une influence politique.


Des conditions de travail précaires


Le Parlement appelle la Commission à mener une étude sur les effets de la crise et sur la précarité des emplois dans le secteur journalistique, afin de prendre des mesures pour remédier à leur impact nuisible sur la liberté des médias.


La résolution a été adoptée par 539 voix pour, 70 contre et 78 abstentions.



Procédure: résolution non législative