Ralentir la propagation de la résistance médicamenteuse des animaux aux humains 

Communiqué de presse 
 
 

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  • Limiter l’utilisation des antibiotiques dans les élevages afin d’exclure les bactéries résistantes aux médicaments de la chaîne alimentaire humaine 
  • Des antibiotiques seront réservés aux humains 
  • Des mesures pour encourager l’innovation 
  • Les aliments importés devront être conformes aux normes de l’UE 

Des projets visant à limiter l’utilisation des antibiotiques dans les élevages, afin d’exclure les bactéries résistantes de l’alimentation humaine, ont été adoptés jeudi par le Parlement.

Les médicaments vétérinaires ne doivent en aucun cas servir à améliorer la performance ou à compenser le non-respect de bonnes pratiques d’élevage, affirme la nouvelle législation. Celle-ci limiterait l’utilisation prophylactique (par mesure préventive, en l’absence de signes cliniques d’infection) aux animaux individuels (et non aux groupes d’animaux) et uniquement si cela est pleinement justifié par un vétérinaire, lorsqu’un risque élevé d’infection est avéré.


L’utilisation métaphylactique (par exemple pour traiter un groupe d’animaux dont l’un présente des signes d’infection) devrait être un dernier recours et n’être possible qu’après diagnostic et prescription des antimicrobiens par un vétérinaire.


Réserver les antibiotiques aux humains


Afin d’aider à lutter contre la résistante antimicrobienne, la législation donnerait à la Commission européenne le pouvoir de sélectionner les antimicrobiens qui devront être uniquement réservés aux traitements humains.


Importations: interdiction de l’utilisation d’antibiotiques comme facteurs de croissance


Comme demandé par les eurodéputés, le texte impose également que les denrées alimentaires importées respectent les normes de l’UE et que les antibiotiques ne soient pas utilisés pour favoriser la croissance des animaux.


Innovation


Afin d’encourager la recherche sur de nouveaux antibiotiques, la législation propose des incitations, notamment l’allongement des périodes de protection pour la documentation technique relative aux nouveaux médicaments, la protection commerciale pour les substances actives novatrices et la protection des investissements substantiels dans les données produites pour améliorer un produit antimicrobien existant ou pour le maintenir sur le marché.


L’accord avec les ministres de l’UE a été adopté par 583 voix pour, 16 contre et 20 abstentions.


Aliments médicamenteux pour animaux


Lors d’un vote distinct, les députés ont également adopté, par 583 voix pour, 31 contre et 6 abstentions, de nouvelles règles sur des manières plus responsables de produire, vendre et utiliser les aliments médicamenteux pour animaux afin de lutter contre la propagation de la résistante antimicrobienne. Plus d’informations sont disponibles ici.


Citation


La rapporteure, Françoise Grossetête (PPE, FR), a déclaré: ‘‘Il s’agit d’une avancée majeure pour la santé publique. Au-delà des éleveurs et des propriétaires d’animaux, l’utilisation des médicaments vétérinaires nous concerne tous, car elle a des conséquences directes sur notre environnement et notre alimentation, et donc sur notre santé. Grâce à cette législation, nous pourrons réduire la consommation d’antibiotiques dans les exploitations d’élevage, une source importante de résistance qui est ensuite transmise aux humains. La résistance aux antibiotiques est une véritable épée de Damoclès qui risque faire reculer notre système de soins de santé au Moyen-Âge.’’


Prochaines étapes


L’accord doit encore être adopté de façon formelle par le Conseil avant publication au Journal officiel.


Contexte


Le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies a récemment signalé que les bactéries présentes chez les humains, les aliments et les animaux continuaient à présenter une résistance aux antimicrobiens les plus utilisés. Les scientifiques affirment que la résistance à la ciprofloxacine, un antimicrobien extrêmement important pour le traitement des infections humaines, était très élevée chez les bactéries du genre Campylobacter, ce qui réduit donc les possibilités en matière de traitement efficace des infections sévères d’origine alimentaire. Les salmonelles résistantes à plusieurs médicaments continuent à se répandre dans toute l’Europe.