L’UE doit rester libre de toute influence extérieure abusive 

Communiqué de presse 
 
 

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Déclaration du président de la commission des affaires étrangères, David McAllister, suite au débat organisé jeudi avec Josep Borrell sur la désinformation durant la pandémie de COVID-19.

‘‘Cet après-midi, la commission des affaires étrangères a organisé un débat important avec le Chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, sur le dernier rapport du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) relatif aux activités de désinformation liées à la pandémie de COVID-19. Le rapport révèle de nombreux actes troublants, notamment le nombre significatif de campagnes de désinformation coordonnées par les gouvernements russe et chinois visant à répandre de fausses nouvelles sanitaires au sein et autour de l’Europe, ainsi que des théories conspirationnistes et des affirmations selon lesquelles seuls les régimes politiques autoritaires (et non les démocraties) étaient bien préparés pour traiter cette crise. Les députés ont soulevé des questions sur la rédaction du texte, des médias ayant rapporté que le choix des mots et le contenu même auraient été modifiés suite à des demandes du gouvernement chinois. Je suis ravi que M. Borrell ait accepté de débattre aujourd’hui avec les membres de la commission des affaires étrangères.


Le Parlement européen a très récemment rappelé qu’une chose était certaine: l’UE doit rester libre de toute influence extérieure abusive, qu’elle soit politique ou économique. La démocratie n’est pas un vain mot. Je suis convaincu qu’un débat ouvert sur les actions décidées par les dirigeants européens est un atout, pas un obstacle, car cela nous aide à prendre les bonnes décisions. En même temps, il ne fait pas de doute que l’UE doit s’améliorer dans la communication stratégique de toutes ses actions, en Europe et au-delà, tout en continuant à lutter contre la désinformation, les fake news et les cyberattaques venant de l’extérieur.


Dans la résolution du Parlement du 17 avril sur la pandémie de COVID-19, nous avons appelé la Commission européenne à lutter contre les actes agressifs de propagande venant de Russie et de Chine, qui exploitent la pandémie pour affaiblir l’UE et saper la confiance des populations locales en l’Union européenne. Pour contrer les discours négatifs, il est particulièrement essentiel de communiquer sur le soutien financier, technique et médical de l’UE en réponse à la pandémie, tant entre États membres qu’à l’égard de nos partenaires, au nombre desquels figure la Chine. La plupart des actions solidaires, qu’elles proviennent d’associations, de professionnels ou d’individus, se tiennent loin des caméras et des journalistes. Mais il serait aussi injuste pour tous les professionnels de santé, les bénévoles aidant les citoyens et les personnes organisant le transport d’équipements essentiels de laisser des mensonges sur un manque de solidarité européenne se propager sans les remettre en cause.’’


De l’importance d’un service diplomatique indépendant

Lors du débat avec le vice-président Borrell jeudi, de nombreux députés ont rappelé leur soutien au SEAE et à son travail sur la désinformation. Toutefois, ils ont également exprimé leur inquiétude quant aux reportages dans les médias affirmant que le dernier rapport spécial du SEAE sur la désinformation liée au COVID-19, ainsi que les références aux acteurs soutenus par l’État qui promeuvent cette désinformation, ont été édulcorés suite à des pressions exercées par les autorités chinoises. Le Chef de la diplomatie de l’UE a nié ces allégations, soulignant que les deux documents qui ont été comparés sont en réalité deux publications différentes (l’une interne pour les experts et l’autre plus grand public), et non deux versions du même document.


Les députés ont interrogé M. Borrell sur les détails du processus éditorial, les pressions chinoises et la façon dont le SEAE a réagi à ces pressions. Ils lui ont également demandé comment l’UE pouvait renforcer ses efforts pour communiquer de façon stratégique sur ses actions concrètes et lutter plus efficacement contre la désinformation, et également comment garantir un financement suffisant pour la task force Stratcom de l’UE.


Certains députés ont manifesté leur inquiétude concernant les allégations des médias, soulignant que le SEAE devait préciser le type d’approches exercées par des parties extérieures concernant le travail sur ce dernier rapport. D’autres ont déclaré que les reportages dans les médias semblaient ‘‘largement exagérés’’, soulignant que la plupart des questions critiques demeuraient dans le texte, notamment la description claire des tentatives de désinformation de la Chine et de la Russie concernant les origines du coronavirus et les efforts de l’UE pour les combattre.


Pour revoir les différentes interventions des députés ainsi que les réponses du vice-président Borrell lors du débat, cliquez ici.