Violation des droits de l’homme en Ouganda, au Rwanda et au Kazakhstan
- Le gouvernement ougandais doit mettre fin à la répression de l’opposition et de la société civile
- Les autorités rwandaises doivent expliquer la disparition forcée de Paul Rusesabagina
- Les autorités du Kazakhstan doivent respecter les normes internationales en matière d’élections
Le Parlement européen a adopté jeudi trois résolutions dressant le bilan de la situation des droits de l’homme en Ouganda, au Rwanda et au Kazakhstan.
Situation politique en Ouganda
Le Parlement déplore le fait que les élections générales du 14 janvier en Ouganda n’étaient ni démocratiques ni transparentes. Par ailleurs, les députés condamnent l’usage excessif de la force par la police et l’armée pendant les élections ainsi que leur ingérence croissante dans le processus politique global.
La résolution condamne les violences contre les dirigeants de l’opposition politique en Ouganda, leur harcèlement continu et leur répression systématique, ainsi que la répression de la société civile. Toutes les personnes arrêtées et détenues uniquement pour avoir participé à des rassemblements politiques pacifiques ou pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et d’association, doivent être libérées immédiatement et sans condition, et les accusations à leur égard doivent être levées, affirme le texte.
Pour conclure, le Parlement rappelle que les sanctions à l’égard des personnes et des organisations responsables de violations contre les droits de l’homme en Ouganda doivent être adoptées dans le cadre du nouveau mécanisme de l’Union permettant de sanctionner les violations des droits de l’homme, qualifié de "loi Magnitski de l’UE".
Le texte a été adopté par 632 voix pour, 15 contre et 48 abstentions.
Consultez la résolution dans son intégralité (11.02.2021).
Rwanda: le cas de Paul Rusesabagina
Les députés condamnent la disparition forcée, le transfert illégal et la détention au secret de Paul Rusesabagina, défenseur rwandais des droits de l’homme, détracteur du gouvernement, qui a reçu la médaille présidentielle de la liberté et dont l’histoire a été racontée dans le film Hôtel Rwanda.
Paul Rusesabagina, citoyen belge et résident américain, a été transféré de force de Dubaï à Kigali dans des circonstances incertaines le 27 août 2020. Il n’est réapparu que le 31 août au siège du Bureau d’enquêtes rwandais. Il a d’abord été inculpé de 13 chefs d’accusation comprenant financement du terrorisme, vol à main armée, et tentative de meurtre. Certains chefs d’accusation ont par la suite été abandonnés alors que les autres concernent des événements qui se sont produits dans les districts de Nyaruguru et de Nyamagabe en 2018.
Le Parlement demande une enquête internationale à ce sujet et fait part de ses craintes quant aux violations des droits de M. Rusesabagina. Les députés invitent instamment les autorités rwandaises à l’autoriser à être entendu équitablement et publiquement par un tribunal compétent, indépendant et impartial appliquant les normes internationales en matière de droits de l’homme et de lui accorder le conseil juridique de son choix.
Étant donné l’état de santé de M. Rusesabagina, les députés appellent le gouvernement rwandais à garantir, en toutes circonstances, son intégrité physique et son bien-être psychologique ainsi que l’accès à un traitement médical adéquat.
Le texte a été adopté par 659 voix pour, 1 contre et 35 abstentions.
Consultez la résolution dans son intégralité (11.02.2021).
Situation des droits de l’homme au Kazakhstan
Le Parlement invite instamment le gouvernement du Kazakhstan à agir conformément à ses obligations internationales et à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, tel qu’inscrits dans l’accord de partenariat et de coopération renforcé avec l’UE.
Les députés font remarquer que les élections parlementaires du 10 janvier dans le pays ont été décrites par le Service européen pour l’action extérieure comme une "occasion manquée" de démontrer la mise en œuvre efficace des réformes politiques depuis les dernières élections. Ils appellent le gouvernement du Kazakhstan à abandonner les poursuites pour des motifs politiques et à mettre fin à toutes les formes de détention arbitraire, de représailles et de harcèlement à l’encontre des militants des droits de l’homme, des organisations religieuses, des organisations de la société civile, des syndicats, des journalistes et des mouvements d’opposition politique.
La population doit pouvoir exprimer librement ses opinions politiques, religieuses ou autres, affirme le texte. Le Parlement appelle le gouvernement kazakh à modifier la nouvelle loi sur la réunion pacifique afin que cette liberté soit garantie. Par ailleurs, les députés exhortent les autorités du pays à libérer immédiatement et réhabiliter totalement l’ensemble des prisonniers politiques.
Le texte a été adopté par 598 voix pour, 43 contre et 52 abstentions.
Consultez la résolution dans son intégralité (11.02.2021).