Violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo, au Bahreïn et au Cambodge
- Les autorités de la RDC doivent enquêter sur le meurtre de l’ambassadeur italien, Luca Attanasio, et des membres de son équipe
- Les autorités du Bahreïn doivent commuer les peines de mort prononcées contres Mohammed Ramadan et Husain Ali Moosa
- Le gouvernement cambodgien doit mettre un terme à la répression de l’opposition politique et des défenseurs des droits de l’homme
Jeudi, le Parlement a adopté trois résolutions faisant le point sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo, au Bahreïn et au Cambodge.
Situation à l’est de la RDC et assassinat de l’ambassadeur italien Luca Attanasio
Le Parlement condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat en RDC de l’ambassadeur italien Luca Attanasio, de son chauffeur Mustapha Milambo et d’un officier de police italien, Vittorio Iacovacci, au cours d’une attaque sur leur convoi à l’est du pays le 22 février.
L’ambassadeur et son équipe ont été pris en embuscade par des hommes armés alors qu’ils voyageaient dans un véhicule de l’ONU depuis Goma pour visiter un projet scolaire du Programme alimentaire mondial à Rutshuru.
Les députés appellent à une enquête approfondie, indépendante et transparente sur les circonstances entourant les meurtres. Ils saluent l’engagement du Président Félix Tshisekedi de lancer une enquête et exhortent le gouvernement à coopérer pleinement avec les autorités italiennes et les Nations unies.
Le texte exprime également la grande préoccupation des députés concernant la persistance de graves violations des droits de l’homme et de la législation humanitaire internationale à l’encontre de civils à l’est du pays, notamment des exécutions sommaires, des violences sexuelles et fondées sur le genre, le recrutement et l’utilisation à grande échelle d’enfants par des groupes armés, et l’assassinat de civils par les membres des forces de sécurité de la RDC.
La résolution sera disponible ici (11.03.2021). Elle a été adoptée par 669 voix pour, 4 contre et 17 abstentions.
Situation des droits de l’homme au Royaume de Bahreïn, notamment les cas de prisonniers dans les couloirs de la mort et des défenseurs des droits de l’homme
Les députés sont très préoccupés par le fait que dix ans après le printemps arabe au Bahreïn, en 2011, la situation des droits de l’homme dans le pays continue de se dégrader, avec notamment des arrestations arbitraires, l’application de la peine de mort, la poursuite et le harcèlement de défenseurs des droits de l’homme, ainsi que déni des droits civils et politiques et des libertés d’association, de réunion et d’expression.
La résolution condamne fermement la peine de mort prononcée contre Mohammed Ramadan et Husain Ali Moosa, et exhorte les autorités du pays, en particulier Sa Majesté Hamad ben Issa Al Khalifa, à suspendre immédiatement leur exécution. Leurs peines doivent également être commuées et un nouveau procès pleinement conforme aux normes internationales d’équité et excluant les preuves obtenues sous la torture doit être ordonné, indiquent les députés.
Le Parlement déplore par ailleurs la levée du moratoire de facto sur l’utilisation de la peine de mort et appelle les autorités à introduire immédiatement un nouveau moratoire sur l’utilisation de la peine capitale, comme première étape vers son abolition. Il demande également la libération immédiate et sans conditions de tous les défenseurs des droits de l’homme et des prisonniers d’opinion.
Le gouvernement doit mettre un terme au harcèlement des défenseurs des droits de l’homme et lever immédiatement l’interdiction de voyager qui les frappe, soulignent les députés. Les autorités du pays doivent également garantir en toutes circonstances que les défenseurs des droits de l’homme puissent mener à bien leurs activités légitimes.
La résolution sera disponible ici (11.03.2021). Elle a été adoptée par 633 voix pour, 11 contre et 45 abstentions.
Procès de masse contre l’opposition et la société civile au Cambodge
Le Parlement appelle le gouvernement du Cambodge à cesser toute forme de harcèlement, d’intimidation et d’inculpation motivée politiquement à l’encontre des membres de l’opposition politique, des syndicalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des médias et des acteurs de la société civile. Il exhorte également les forces de sécurité du pays à s’abstenir de recourir à une force inutile et excessive contre les personnes engagées dans des manifestations pacifiques.
La résolution exige que les autorités cambodgiennes relâchent sans délais toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits de l’homme, et abandonnent toutes les poursuites à leur égard. Les autorités doivent également annuler immédiatement et sans conditions les peines visant des membres éminents de l’opposition, tels que Sam Rainsy, et toutes les personnes condamnées arbitrairement autour de lui.
Les députés sont consternés par les violations croissantes des droits de l’homme dans le pays, notamment par les violences visant les manifestants pacifiques, l’adoption de lois répressives et l’arrestation de défenseurs des droits de l’homme, de journalistes, de militants de partis d’opposition, d’écologistes, d’étudiants et de citoyens ordinaires ayant exprimé leurs opinions de façon pacifique.
Ils déclarent également que les sanctions ciblées de l'UE, y compris les interdictions de voyager et les gels d'actifs, contre les dirigeants cambodgiens et leurs intérêts économiques, n'ont que trop tardé. Ils exhortent le Conseil à adopter des mesures restrictives contre les dirigeants politiques et les chefs des forces de sécurité responsables de graves violations des droits de l'homme dans le cadre du régime de sanctions globales de l'UE en matière de droits de l'homme.
La résolution sera disponible ici (11.03.2021). Elle a été adoptée par 610 voix pour, 43 contre et 37 abstentions.