Résolutions relatives aux droits humains en Ukraine, Ouganda, Tanzanie et au Nicaragua 

Communiqué de presse 
 
 

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  • La Russie doit stopper immédiatement tous les déplacements de civils ukrainiens vers son territoire et ceux qu’elle occupe 
  • En Ouganda et en Tanzanie, les autorités doivent s’assurer que les propriétaires de terrains réquisitionnés pour des projets d’oléoducs pétroliers soient correctement indemnisés 
  • Le Nicaragua doit immédiatement libérer l’évêque Rolando Álvarez sans conditions 

Jeudi, le Parlement européen a adopté trois résolutions sur le respect des droits humains en Ukraine, Ouganda et Tanzanie, et au Nicaragua.

Déplacement forcé de civils ukrainiens et adoption forcée d’enfants ukrainiens en Russie

Le Parlement condamne fermement les atrocités commises par les forces armées russes, leurs mandataires et l’occupation sous toutes ses formes en Ukraine. Dans leur résolution, les députés soulignent en particulier le déplacement forcé de civils ukrainiens, dont des enfants, en Russie, ainsi que les pratiques abominables des camps de filtrage, dans lesquels les familles sont séparées et ceux que l’on estime ‘indignes de confiance’ disparaissent.

Les députés appellent la Russie à se conformer pleinement à ses obligations relatives au droit international et à mettre immédiatement fin aux déplacements forcés et à la déportation de civils ukrainiens vers la Russie ou les territoires qu’elle occupe. Ils demandent également l’arrêt des déplacements d’enfants et des adoptions des enfants déplacés venant du territoire ukrainien dans ses frontières internationalement reconnues.

Tout en signalant que le déplacement forcé est un crime de guerre, et potentiellement un crime contre l’humanité, les députés appellent le gouvernement russe à révoquer toute législation facilitant l’adoption d’enfants ukrainiens.

Le texte a été adopté à main levée. Il sera disponible ici dans son intégralité (15/09/2022).

Violations des droits humains en Ouganda et en Tanzanie liées aux investissements dans des projets de combustibles fossiles

Le Parlement exprime sa profonde préoccupation face aux arrestations, aux actes d’intimidation et au harcèlement judiciaire contre les défenseurs des droits humains et les organisations non gouvernementales qui travaillent dans le secteur du gaz et du pétrole en Ouganda, et appelle les autorités à relâcher immédiatement tous ceux qui ont été arbitrairement arrêtés.

Les députés déclarent que plus de 100 000 personnes pourraient être déplacées de façon imminente en raison du projet EACOP (un oléoduc pour le pétrole brut dans l’Est de l’Afrique) sans garanties suffisantes de compensation. Ils demandent aux autorités de mettre en place un dispositif de compensation adéquat pour les personnes expropriées.

Le Parlement appelle également les autorités ougandaises à permettre un accès libre à la zone couverte par le projet aux organisations de la société civile, journalistes indépendants, observateurs internationaux et chercheurs.

Par ailleurs, les députés demandent à la société TotalEnergies de prendre un an pour étudier la faisabilité d’un itinéraire bis pour ce projet afin de mieux protéger certains écosystèmes sensibles et les ressources en eau de l’Ouganda et de la Tanzanie, et de limiter l’impact sur les bassins versants de la région des Grands lacs.

Le Parlement exprime également sa préoccupation à propos de l’influence économique croissante de la Chine et de la Russie, en particulier dans le secteur de l’énergie, et son inquiétude face à l’intérêt des autorités ougandaises pour le développement d’un projet de centrale nucléaire avec l’aide de la Russie.

La résolution a été adoptée à main levée. Pour plus d’information, le texte intégral sera disponible ici (15/09/2022).

Arrestation de l’évêque Rolando Álvarez au Nicaragua

Le Parlement condamne fermement la répression croissante à l’égard de l’église catholique, les figures de l’opposition, la société civile, les défenseurs des droits humains, les journalistes, les agriculteurs, les étudiants et les populations indigènes au Nicaragua.

Les députés condamnent en particulier l’arrestation arbitraire de l’évêque Rolando Álvarez, et appellent à sa libération immédiate et inconditionnelle ainsi qu’à l’annulation de toutes les procédures judiciaires à son encontre.

Le système judiciaire du Nicaragua n’est pas indépendant, d’après les députés, et la loi est détournée pour criminaliser l’exercice des droits civils et politiques. Le Parlement est préoccupé par le sort de 206 prisonniers politiques dans le pays, déplore la fermeture arbitraire d’une centaine d’organisations non gouvernementales et condamne l’interdiction des partis politiques d’opposition.

Les députés appellent fermement le Nicaragua à révoquer la loi de restriction de l’espace civil et politique et demandent à l’UE de maintenir son soutien aux organisations de la société civile dans le pays. Le Parlement souhaite que l’UE et le Conseil de sécurité des Nations unies ouvrent une procédure officielle contre le Nicaragua et son Président, Daniel Ortega, pour crimes contre l’humanité.

La résolution a été adoptée par 538 votes pour, 16 contre et 28 abstentions. Pour plus d’informations, le texte sera disponible ici dans son intégralité (15/09/2022).