Haut-Karabakh: les députés demandent un réexamen des relations de l’UE avec l’Azerbaïdjan
- Le Parlement affirme que la situation actuelle des Arméniens fuyant le Haut-Karabakh équivaut à un nettoyage ethnique
- L’UE doit adopter des sanctions ciblées contre les fonctionnaires du gouvernement azerbaïdjanais responsables de violations du cessez-le-feu et de violations des droits humains au Haut-Karabakh
- L’UE devrait suspendre toute négociation sur un partenariat renouvelé avec Bakou, ainsi que sur le protocole d'accord dans le domaine de l'énergie
- Les députés demandent à la Turquie de réfréner son allié, l’Azerbaïdjan
Condamnant la prise de contrôle violente du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan, les députés appellent à des sanctions et demandent que l’UE réexamine ses relations avec Bakou.
Dans une résolution adoptée jeudi, le Parlement condamne fermement l’attaque militaire planifiée et injustifiée de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh le 19 septembre, qui, selon les députés, constitue une violation flagrante du droit international et des droits humains et une violation manifeste des tentatives antérieures de cessez-le-feu. Plus de 100,000 Arméniens de souche ayant été contraints de fuir l’enclave depuis la dernière offensive, les députés estiment que la situation actuelle équivaut à un nettoyage ethnique et condamnent fermement les menaces et les violences commises par les troupes azerbaïdjanaises contre les habitants arméniens du Haut-Karabakh.
Ils demandent également à l’UE et aux États membres d’offrir immédiatement toute l’aide nécessaire à l’Arménie pour faire face à l’afflux de réfugiés en provenance du Haut-Karabakh et à la crise humanitaire qui a suivi.
Les députés veulent que les responsables azerbaïdjanais sanctionnés
Consterné par la dernière attaque de l’Azerbaïdjan, le Parlement demande à l’Union européenne d’adopter des sanctions ciblées contre les responsables du gouvernement de Bakou responsables de multiples violations du cessez-le-feu et des violations des droits humains dans le Haut-Karabakh. Tout en rappelant à la partie azerbaïdjanaise qu’elle porte l’entière responsabilité d’assurer la sécurité et le bien-être de tous les habitants de l’enclave, les députés demandent des enquêtes sur les abus commis par les troupes azerbaïdjanaises qui peuvent constituer des crimes de guerre.
Se déclarant gravement préoccupés par les déclarations irrédentistes et incendiaires du président azerbaïdjanais llham Aliyev et d’autres responsables azéris menaçant l’intégrité territoriale de l’Arménie, les députés mettent Bakou en garde contre tout aventurisme militaire potentiel et appellent la Turquie à réfréner son allié. Ils condamnent également l'implication de la Turquie dans l'armement de l'Azerbaïdjan et son soutien total aux offensives de Bakou en 2020 et 2023.
L’UE doit réévaluer ses relations avec l’Azerbaïdjan
Le Parlement demande à l’Union européenne d’entreprendre un réexamen complet de ses relations avec Bakou. Développer un partenariat stratégique avec un pays comme l’Azerbaïdjan, qui viole de manière flagrante le droit international et les engagements internationaux, et qui a un bilan alarmant en matière de droits humains, est incompatible avec les objectifs de la politique étrangère de l’UE, affirment les députés. Ils exhortent l’UE à suspendre toute négociation sur un partenariat renouvelé avec Bakou et, si la situation ne s’améliore pas, envisagent de suspendre l’application de l’accord d’assouplissement des visas conclu par l’UE avec l’Azerbaïdjan.
Le Parlement demande également à l’Union de réduire sa dépendance à l’égard des importations de gaz azéri et, en cas d’agression militaire ou d’attaques hybrides importantes contre l’Arménie, d’arrêter complètement les importations de pétrole et de gaz azéris. En attendant, les députés souhaitent que l'actuel protocole d'accord sur un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie entre l'UE et l'Azerbaïdjan soit suspendu.
La résolution a été adoptée par 491 voix pour, 9 contre et 36 abstentions.
Contacts:
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Viktor ALMQVIST
Attaché de presse