Violations des droits humains à Hong Kong, en Iran et au Cambodge
- Les autorités hongkongaises doivent libérer immédiatement Jimmy Lai et tous les militants pro-démocratie et abroger la loi sur la sécurité nationale
- Les députés dénoncent la répression croissante et systématique des femmes en Iran et demandent la libération immédiate et inconditionnelle de tous les défenseurs des droits des femmes
- Les autorités cambodgiennes doivent modifier la loi sur les syndicats et la loi sur les associations et les ONG
Jeudi, le Parlement a adopté trois résolutions sur les droits humains à Hong Kong, en Iran et au Cambodge.
Hong Kong, et notamment les cas de Jimmy Lai et des 45 militants récemment condamnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale
Le gouvernement hongkongais doit libérer immédiatement et sans condition tous les responsables politiques, les militants et les journalistes pro-démocratie condamnés pour atteinte à la sécurité nationale, y compris Jimmy Lai et Chung Pui-Ken, et abandonner toutes les accusations qui pèsent contre eux, déclarent les députés.
Ils ajoutent que la loi sur la sécurité nationale et l’ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale, qui constituent une violation grave du droit international, des libertés fondamentales et de l’Etat de droit à Hong Kong, doivent être abrogées. Le Parlement condamne également l'application extraterritoriale de la loi sur la sécurité nationale et la répression croissante exercée par les autorités chinoises et hongkongaises contre les communautés de la diaspora au sein de l'UE.
Les députés exhortent le Conseil à revoir ses conclusions de 2020 sur Hong Kong et à imposer des sanctions aux fonctionnaires chinois et hongkongais responsables de violations des droits humains. Ils condamnent l’exploitation de la position commerciale mondiale de Hong Kong pour échapper aux sanctions internationales imposées à la Russie, à l’Iran et à la Corée du Nord, notamment grâce à la fourniture de technologies de pointe, au commerce du pétrole et à la prestation de services financiers. Ils appellent également à la révocation du traitement douanier favorable de Hong Kong et à la révision le statut du bureau économique et commercial de Hong Kong à Bruxelles.
La résolution a été adoptée par 473 voix pour, 23 contre et 98 abstentions. La version complète sera disponible ici (28/11/2024).
La répression croissante et systématique des femmes en Iran
Les députés condamnent la détention arbitraire de femmes en Iran, dont Ahou Daryaei, qui a retiré ses vêtements et s’est assise partiellement dévêtue, en signe de protestation, dans la cour de l'université de Téhéran le 2 novembre 2024. Elle a été qualifiée de “mentalement inapte” et soumise à un internement psychiatrique, une pratique qui, selon les députés, s’apparente à de la torture.
La résolution exhorte les autorités iraniennes à abroger les lois discriminatoires à l'égard des femmes et des filles, à supprimer la “police des mœurs” et tous les autres organismes répressifs. Ils appellent également à la libération immédiate et sans condition de tous les défenseurs des droits des femmes et de toutes les victimes de détentions arbitraires, y compris les citoyens de l’UE, et condamnent la persécution des minorités ethniques et religieuses en Iran, comme les femmes Bha’ies.
Réitérant son appel au Conseil pour qu'il désigne le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) parmi les organisations terroristes, le Parlement demande également au gouvernement iranien d'accorder un accès sans restriction à la mission d'information des Nations unies et à la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains en Iran.
La résolution a été adoptée par 562 voix pour, 2 contre et 30 abstentions. La version complète sera disponible ici (28/11/2024).
Le rétrécissement de l'espace dévolu à la société civile au Cambodge, en particulier le cas de l'organisation de défense des droits des travailleurs CENTRAL
Le Parlement appelle à la fin immédiate de la répression et du harcèlement à l’encontre de la société civile et des prisonniers politiques au Cambodge, ainsi qu’à leur libération. Les députés demandent à l’UE d’accroître son soutien, y compris financier, à la société civile cambodgienne.
Ils exhortent les autorités cambodgiennes à modifier la loi sur les syndicats et la loi sur les associations et les organisations non gouvernementales (LANGO), afin de s'aligner sur les normes internationales en matière de droits humains et du travail pour garantir la protection des travailleurs et de la société civile.
Les députés estiment que le respect des droits humains et la protection des libertés de la société civile doivent être des conditions préalables à la coopération économique, au commerce et aux investissements. Ils appellent les entreprises opérant dans l'UE qui s'approvisionnent au Cambodge à effectuer une vérification approfondie du respect des droits humains dans leurs chaînes d'approvisionnement. La résolution souligne la nécessité d'évaluer l'éligibilité du Cambodge aux tarifs commerciaux préférentiels dans le cadre du régime “Tout sauf les armes” en fonction du respect par le gouvernement des normes relatives aux droits humains.
La résolution est adoptée par 492 voix pour, 5 contre et 102 abstentions. La version complète sera disponible ici (28/11/2024).
Contacts:
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Elodie LABORIE
Attachée de presse