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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 15 septembre 2004 - Strasbourg Edition JO

La prise d’otages et le massacre de Beslan ainsi que la lutte contre le terrorisme
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  Koch-Mehrin (ALDE). - (DE) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, nous sommes horrifiés par l’atrocité terroriste de Beslan. Nous l’abominons et la condamnons sans réserve. La brutalité infligée aux enfants, aux parents et aux professeurs défie la raison; ces terroristes ne sont pas des combattants pour la liberté mais des meurtriers cyniques.

Comme tous les Européens, les députés ont le droit de demander comment cette tragédie a pu se produire et si elle aurait pu être évitée. Qui est à l’origine d’un tel terrorisme, qui tue tant d’innocents de manière si horrible, à Beslan et dans un théâtre de Moscou il y a un an? Qui est en réalité responsable des accidents d’avion en Russie? De telles questions ne diminuent en rien notre solidarité envers les victimes et notre horreur à la vue de la tragédie des otages.

Il n’y a aucune solution simple à la guerre contre le terrorisme, parce qu’elle va au-delà de la guerre telle que nous la connaissons et qu’elle est bien plus complexe que ce qui était connu sous le nom de Guerre froide. Il n’y a pas de champ de bataille défini, l’ennemi n’est pas facilement identifié et c’est ce qui rend des réponses simples comme l’intervention militaire aussi inefficaces.

Les terroristes doivent être traqués sans pitié, c’est indubitable, personne ne le remet en question, mais il ne suffit pas de lutter contre les symptômes, nous devons aller au cœur du problème. Le gouvernement russe doit tirer des leçons de la catastrophe de Beslan s’il veut rompre le cercle vicieux de la violence en Tchétchénie. Dans cette situation, un comportement belliqueux gêne la résolution démocratique et pacifique du conflit. Tant que le peuple de Grozny n’a pas d’espoir d’une vie normale, il continuera à être un stimulant pervers du terrorisme. Le président Poutine montre ses muscles, mais il ne suit pas le chemin difficile que serait une solution politique, car son gouvernement semble ne pas penser qu’une solution politique soit possible en Tchétchénie. Il ne nous reste que le mensonge d’une guerre sans vainqueur.

Cette semaine, le président Poutine a annoncé des amendements à la constitution russe, supprimant des éléments démocratiques réels du système politique du pays. Ce n’est pas vraiment une guerre contre le terrorisme, mais c’est celle de Poutine - une guerre contre la diversité politique dont la Russie a désespérément besoin -, et le fait que son gouvernement devienne plus fort ne rend pas le pays plus sûr.

Nous, libéraux et démocrates, sommes convaincus que nous avons le droit et le devoir, en tant que représentants des citoyens européens, de parler avec honnêteté de la Tchétchénie et de défendre la démocratie et l’État de droit. Il ne suffit pas de reléguer la Tchétchénie dans un coin et c’est pourquoi nous trouvons regrettable que le groupe socialiste et le groupe des conservateurs démocrates-chrétiens aient bloqué la résolution de cette Assemblée sur cette importante question. Cela mérite d’être critiqué. Nous ne devons pas accepter sans mot dire la manipulation des élections et la violation continue des droits de l’homme. Nous ne pouvons pas permettre, dans aucun endroit du monde, que l’idée de la guerre préventive contre la terreur prenne racine, parce qu’elle mène à une impasse. Nous croyons au caractère universel des droits de l’homme et de l’État de droit.

Si l’Union européenne veut établir un véritable partenariat avec la Russie, ce qu’elle recherche, la Russie doit être prête à repenser sa politique à l’égard de la Tchétchénie et à trouver le courage de changer de tactique.

(Applaudissements)

 
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