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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 14 mars 2007 - Strasbourg Edition JO

Personnes disparues à Chypre (débat)
MPphoto
 
 

  Cem Özdemir, au nom du groupe Verts/ALE. - (DE) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la question des personnes disparues à Chypre est une blessure ouverte depuis plus de 30 ans. D’après les chiffres officiels, 2 000 personnes sont toujours portées disparues, des deux côtés. Chaque côté accuse l’autre de ne pas coopérer suffisamment au règlement des différents cas. Je demanderais à l’Assemblée de ne pas lancer de telles accusations, au moins ici. En attendant, les familles des personnes disparues continuent de vivre dans l’incertitude en ce qui concerne le sort de leurs proches. Les larmes des mères sont les mêmes pour les fils d’origine grecque ou turque: ils étaient tous Chypriotes et ils sont morts à cause de enonis (l’union avec la Grèce) et de taksim (la partition). Ce sont des vérités qu’il faut savoir énoncer, quand nous donnons notre avis sur ce conflit.

Le travail du comité pour les personnes disparues joue un rôle important dans ce contexte et nous ne le remercierons jamais assez. Il s’agit tout d’abord d’une question humanitaire et nous ne devons pas rendre le travail du comité plus difficile en le politisant. Non seulement ce travail est important pour les parents des personnes disparues, mais il sert aussi à rapprocher les deux communautés. Ce travail bicommunautaire autour des fosses communes contribue à l’apparition d’une culture commune du souvenir et de la compréhension du traumatisme que chacun des deux côtés a connu dans le passé. C’est pourquoi le soutien financier est tellement important, je suis bien d’accord avec mes collègues sur ce point.

Le soutien de l’Union européenne pour de nouveaux projets bicommunautaires sur l’île est indispensable. Je pense aux projets de réalisateurs et d’intellectuels, comme Panikos Chrysanthou et Niyazi Kizilyürek, et aussi au projet artistique bicommunautaire Manifesta 6 et à de nombreux autres projets, que nous devons soutenir, si nous voulons que toutes les images horribles de Chypre que nous avons encore en tête restent des images du passé et ne se répètent pas à l’avenir.

La démolition du pont de la rue Ledra est un signe d’espoir. La réponse - la démolition du mur qui traverse Nicosie - est un autre signe d’espoir. Travaillons ensemble pour faire en sorte que ces signes d’espoir soient suivis d’autres signes de ce genre. Les deux côtés doivent se comporter d’une manière constructive, orientée vers l’Europe, pour que ce conflit, qui s’est déroulé sur des terres européennes, soit juste et reste un mauvais souvenir.

Nous ne pouvons pas ressusciter les morts, mais nous pouvons faire en sorte de ne pas donner une deuxième chance au nationalisme à Chypre.

 
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