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 Texte intégral 
Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 6 mai 2009 - Strasbourg Edition JO

Allocution du président du Parlement
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  Monica Frassoni, au nom du groupe des Verts/ALE. (IT) Monsieur le Président, chers collègues, Herr Präsident, vous avez eu l’immense privilège de présider l’institution la plus originale au monde. Le groupe des Verts/Alliance libre européenne est convaincu que vous l’avez fait avec motivation et avec passion, et nous vous en remercions.

Il y a deux ans et demi, lorsque je me suis présentée contre vous comme candidate à la présidence du Parlement européen au nom de mon groupe, j’avais beaucoup insisté sur le fait que le président du Parlement devait représenter une institution totalement indépendante des intérêts des États membres et des pressions exercées par les lobbies financiers, diriger une administration libre choisie selon des critères de compétence et non de loyauté politique, et pouvoir s’adresser à une opinion publique de plus en plus divisée et indifférente. À l’époque, nous avions vivement critiqué la décision que vous aviez prise conjointement avec le groupe socialiste au Parlement européen d’éliminer toute tentative de relancer le débat constitutionnel après les référendums de 2005, une énorme erreur qui a permis aux États de se réapproprier plus facilement le processus de réforme de l’Europe.

Deux ans et demi plus tard, le groupe des Verts/ALE estime que votre bilan, Monsieur Pöttering, est plutôt mitigé. Nous avons approuvé et soutenu votre travail au Moyen-Orient, notamment dans le cadre de la présidence de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne. Nous avons apprécié votre foi inébranlable en l’Europe, votre idée d’un Parlement ouvert aux citoyens, aux groupes, aux associations et à des initiatives culturelles plus osées, ainsi que votre détermination en ce qui concerne le statut des assistants.

Nous saluons également votre engagement sans faille en faveur des droits fondamentaux, même à des endroits où la majorité du Parlement européen ne se sentait pas trop à l’aise, de la Russie à la Chine, ainsi que votre récente conversion à l’écologisme, comme semblent l’indiquer les commentaires que vous avez fait il y a peu concernant le changement climatique.

Mais il est également évident, Monsieur le Président, que, sous votre présidence, notre Parlement a continué à se transformer progressivement d’une institution qui revendique et lutte en faveur de la démocratie en une assemblée trop souvent docile et soucieuse de ne pas gêner tel ou tel gouvernement. Il a renoncé à faire de ce combat ou de la transparence des domaines privilégiés auxquels il convient de donner une plus grande visibilité auprès des électeurs - il suffit de penser à l’échec savamment orchestré du groupe de travail sur les lobbies, dont le mandat prend fin aujourd’hui sans que rien n’ait été fait, en dépit d’une résolution très explicite approuvée il y a un an, ou encore au silence sur la question des deux sièges à Strasbourg et à Bruxelles et des conséquences en termes de coûts et de CO2 de cette ineptie totalement incompréhensible pour les électeurs.

Monsieur le Président, j’en viens à ma conclusion. Par des réformes successives des règles, votre présidence a également empêché la centralisation progressive du pouvoir dans les mains de quelques personnes au sein de notre institution, en renforçant les travaux en commission, le rôle des différents députés et la valorisation de la diversité et du pluralisme.

Monsieur le Président, nous ne savons pas encore quelle sera la majorité au sein du nouveau Parlement, mais nous pouvons être certains d’une chose: le long combat en faveur d’une démocratie européenne forte, respectée, pluraliste et sympathique est loin d’être terminé et, au moins sur ce point, nous savons que vous serez toujours à nos côtés.

 
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