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Compte rendu in extenso des débats
Jeudi 7 mai 2009 - Strasbourg Edition JO

Venezuela: le cas de Manuel Rosales
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  Pilar Ayuso, auteure. (ES) Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, j’ai signé cette résolution et j’ai demandé à prendre la parole lors de cette séance plénière, car j’ai été témoin de cette soi-disant «expulsion» de notre collègue Luis Herrero, qui était en fait un enlèvement. Qui plus est, j’ai eu la possibilité de constater à quel point les persécutions politiques, les abus de pouvoir du régime Chávez, les intimidations de l’opposition, les menaces, le mépris de la dignité humaine et l’usage impropre de la justice font partie de la vie courante au Venezuela.

Le cas de Manuel Rosales a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a entraîné cette résolution, mais il existe des milliers d’affaires aussi sanglantes que la sienne. Certaines sont citées dans la résolution, d’autres non, comme par exemple le cas d’Eligio Cedeño, né dans la banlieue défavorisée de Caracas, à Petare, une zone connue pour son insécurité et pour avoir élu un maire étranger au régime de Chávez. Eligio a été éduqué avec l’aide d’autres personnes, notamment de Citibank; il a réussi à monter sa propre affaire, la Banque de Caracas, et a ensuite vécu une vie normale, en aidant également les plus nécessiteux. Aujourd’hui toutefois, il est illégalement détenu dans une prison de Caracas après deux ans d’emprisonnement, alors qu’aucune condamnation cohérente n’a été prononcée à son encontre. Son seul crime aura été de faire partie de l’oligarchie économique.

Un autre cas est celui de Nixon Moreno, un leader étudiant de l’université des Andes, élu plusieurs fois au conseil de son université et président de la fédération des centres universitaires. En 2003, il a remporté les élections de la Fédération, contre l’actuel ministre de l’intérieur et de la justice. Voilà son crime. Aujourd’hui, il est accusé de tentative de meurtre et d’actes de violence obscènes, bien qu’il ait été disculpé de ces accusations.

Des cas comme le sien font partie de la vie courante au Venezuela, où la persécution de l’opposition, dans le but de l’exclure de la vie politique et de supprimer les dissidents, est devenue habituelle. Nous devons néanmoins transmettre un message d’espoir à la démocratie vénézuélienne: malgré tous les défis à relever, je suis sûre que la démocratie va être établie et que le président Chávez sera désavoué.

 
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