Les actions de l'UE contre le changement climatique

La lutte contre le changement climatique est une priorité pour le Parlement européen. Apprenez-en plus dans notre dossier.

Atténuer la hausse des températures à 2°C maximum


Les températures moyennes mondiales ont augmenté considérablement depuis la révolution industrielle. La dernière décennie (2013-2022) fut la plus chaude jamais enregistrée.

Selon les données du programme Copernicus, 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée.. La plupart des données indiquent que ces hausses de températures sont dûes à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, engendrées par l'activité humaine.

2024 est la première année où la température moyenne dépasse nettement le seuil d'une augmentation de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel (1850-1900).

Infographie montrant l'augmentation progressive des températures moyennes mondiales de 1940 à 2024 par rapport aux niveaux préindustriels
Record de chaleur en 2024

Les scientifiques considèrent qu'une augmentation de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels constitue un seuil aux conséquences dangereuses et catastrophiques pour le climat et l'environnement.

C'est pourquoi l'objectif fixé dans l'Accord de Paris sur le changement climatique est de rester bien en deçà d'une augmentation de 2°C et de poursuivre les efforts pour limiter encore davantage l'augmentation à 1,5°C.

Une année qui dépasse l'augmentation de 1,5 °C ne signifie pas encore que les objectifs fixés dans l'accord de Paris n'ont pas été atteints, car ils sont mesurés sur des décennies plutôt que sur des années individuelles. Toutefois, au rythme actuel du réchauffement, il est fort probable que les températures moyennes dépassent nettement l'objectif de 1,5 °C dans les années 2030.

À l'heure actuelle, les experts estiment que le réchauffement planétaire à long terme est d'environ 1,3 °C par rapport au niveau préindustriel.


Pourquoi l'action climatique de l'UE est-elle importante ?


Le changement climatique impacte l'Europe


Le changement climatique affecte déjà l'Europe sous différentes formes, selon les régions. Il peut entraîner une perte de biodiversité, des incendies de forêt, une baisse du rendement des cultures et une hausse des températures. Il peut également affecter la santé des personnes.


L'UE est un gros émetteur de gaz à effets de serre


En 2021, l'UE était le quatrième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine, les États-Unis et l'Inde. La part de l'UE dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre est passée de 15,2 % en 1990 à 7,3 % en 2019.

L'UE est un membre engagé des négociations sur le climat des Nations unies


L'UE est un acteur clé des négociations des Nations unies sur le changement climatique et a signé l'accord de Paris sur le climat. Tous les pays de l'UE sont également signataires, mais ils coordonnent leurs positions et fixent des objectifs communs de réduction des émissions à l'échelle de l'UE.

En application de l'Accord de Paris, l'UE s'est engagée en 2015 à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'au moins 40 % par rapport aux niveaux de 1990 d'ici à 2030. En 2021, l'objectif a été modifié pour devenir une réduction d'au moins 55 % d'ici à 2030 et la neutralité carbone d'ici à 2050.

Les efforts de l'UE portent leurs fruits

En 2008, l'UE s'est fixé pour objectif de réduire les émissions de 20 % par rapport aux niveaux de 1990 d'ici à 2020. Les émissions avaient baissé de 24 % en 2019 et de 31 % en 2020, en partie à cause de la pandémie de Covid-10. De nouveaux objectifs ont été fixés en 2021.

Le Part vert européen : atteindre la neutralité carbone d'ici 2050


En 2021, l'UE a rendu la neutralité climatique, c'est-à-dire l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, juridiquement contraignante dans l'UE. Elle a fixé un objectif intermédiaire de 55 % de réduction des émissions d'ici à 2030. 

Cet objectif de zéro émission nette est inscrit dans la loi sur le climat. Le Pacte vert européen est la feuille de route de l'UE pour qu'elle devienne climatiquement neutre d'ici 2050.

La législation concrète qui permettrait à l'Europe d'atteindre les objectifs du Pacte vert est définie dans le programme « Fit for 55 » que l'UE a adopté en 2023. Il comprenait la révision de la législation existante sur la réduction des émissions et l'énergie.

L'UE travaille également à la réalisation d'une économie circulaire d'ici à 2050, à la création d'un système alimentaire durable et à la protection de la biodiversité et des pollinisateurs.

Afin de financer le Pacte vert, la Commission européenne a présenté en janvier 2020 le plan d'investissement pour une Europe durable, qui vise à attirer au moins 1 000 milliards d'euros d'investissements publics et privés au cours de la prochaine décennie.

Dans le cadre de ce plan d'investissement, le Fonds pour une transition juste est destiné à soutenir les régions et les communautés les plus touchées par une transition verte, par exemple les régions fortement dépendantes du charbon.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre avec des politiques de l'UE sur le climat


Pour réduire les émissions, l'Union européenne a introduit des règles différentes en fonction des secteurs.
 

Centrales électriques et industrie


Pour réduire les émissions provenant de l'industrie et des centrales de production d'énergie, l’Union européenne a mis en place le premier marché du carbone. Avec le système d'échange de quotas d'émission (SEQE), les entreprises doivent acheter des permis pour émettre du CO2, donc moins elles polluent, moins elles paient. Ce système couvre 40% des émissions totales de gaz à effet de serre de l'UE.

Pour aligner le SEQE sur les objectifs plus ambitieux du Pacte vert, le système a été mis à jour pour réduire les émissions de l'industrie de 62 % d'ici 2030. Le système révisé d'échange de quotas d'émission (SEQE II) inclura les secteurs polluants tels que les bâtiments et le transport routier à partir de 2027, et les transports maritimes.
 

Construction, agriculture, gestion des déchets


Les secteurs qui ne sont pas encore inclus dans le SEQE, tels que la construction, l'agriculture et la gestion des déchets, réduiront également leurs émissions grâce au partage de l'effort entre les pays de l'UE. Pour suivre le rythme de l'ambitieux paquet  « Fit for 55 », les objectifs de réduction pour ces secteurs devraient passer de 29 % à 40 % d'ici 2030.
 

Les transports


En ce qui concerne le transport routier, en juin 2022, le Parlement européen a soutenu une proposition visant à atteindre l'objectif de zéro émission de CO2 pour les nouvelles voitures et camionnettes dans l'UE d'ici 2035.

En juin 2022, le Parlement a voté en faveur d'une révision du Système d’échange de quotas d’émission pour l'aviation, incluant tous les vols au départ de l'Espace économique européen dans le système. En avril 2023, le Parlement a adopté la proposition révisée visant à supprimer progressivement les quotas gratuits pour l'aviation d'ici 2026 et à promouvoir l'utilisation de carburants d'aviation durables.
 

Déforestation et utilisation des terres


L’UE souhaite également utiliser le pouvoir d’absorption de CO2 des forêts pour lutter contre le changement climatique. Au printemps 2023, les eurodéputés ont voté en faveur d'une mise à jour des règles régissant la déforestation et le changement d'affectation des terres (LULUCF). Les nouvelles règles visent à augmenter de 15 % d'ici à 2030 l'absorption nette des gaz à effet de serre par les terres et les forêts de l'UE.

Les importations en provenance de pays moins ambitieux sur le plan climatique


Le Parlement a adopté des règles pour le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières en avril 2023. Celui-ci imposera un prix du carbone sur les importations provenant d'industries à forte intensité de carbone en dehors de l'UE pour contrer la délocalisation vers des pays ayant des objectifs climatiques moins ambitieux.

Booster les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique


L'énergie est la principale source d'émissions de gaz à effet de serre dans l'UE. L'amélioration de l'efficacité énergétique et la production d'énergie plus propre contribuent à atteindre les objectifs climatiques de l'UE et à réduire sa dépendance à l'égard des importations.

En septembre 2023, le Parlement a conclu un accord pour stimuler les énergies renouvelables. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie de l'UE devrait passer à 42,5 % d'ici 2030, tandis que chaque pays devrait viser 45 %.

Par ailleurs, l'UE veut améliorer l'efficacité énergétique avec de nouveaux objectifs, soutenus par le Parlement en juillet 2023, dont au moins 11,7 % de réduction dans la consommation d'énergie au niveau européen avant 2030 (en comparaison aux projections de 2020 de la consommation d'énergie en 2030).

Créer une économie durable et circulaire d'ici 2050


La transition vers une UE neutre en carbone d'ici 2050 dans le cadre du Pacte vert implique de reconsidérer l'ensemble du cycle de vie des produits : promouvoir la consommation durable et l'économie circulaire. Cela devrait entraîner une réduction de la consommation de ressources, moins de déchets et moins d'émissions de gaz à effet de serre.

Le plan d'action de l'UE pour l'économie circulaire comprend des mesures concernant :

· les emballages et les plastiques

· les textiles durables

· l'électronique et les TIC

· la construction et les bâtiments

· les batteries et les véhicules

· la chaîne alimentaire

· les matières premières critiques

· réparer et réutiliser les biens

Lutter contre le changement climatique avec la préservation de la biodiversité et la restauration de la nature

La restauration des écosystèmes naturels et la préservation de la biodiversité sont importantes pour atténuer le changement climatique, augmenter les capacités de stockage du carbone de la nature et accroître la résilience face au changement climatique.

Les forêts jouent un rôle essentiel dans l'absorption et la compensation des émissions de carbone. En avril 2023, le Parlement a adopté des règles visant à garantir que les marchandises importées dans l'UE n'ont pas contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts dans un endroit dans le monde.

En février 2024, les députés européens ont soutenu une nouvelle loi qui oblige tous les pays de l'UE à travailler à la restauration des habitats naturels.