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Santé et prévention de la violence :
des besoins spécifiques pour les femmes

Faut-il une politique de santé pour les femmes ? La santé n'est-elle donc pas semblable pour tous ? Pas nécessairement. Hommes et femmes sont différents biologiquement et par leur rôle social. Et ces différences se traduisent en termes de santé : le cancer du sein, par exemple, ne concerne pratiquement que des femmes. De même, dans la plupart des cas, les victimes de violences conjugales sont des femmes. C'est leur corps aussi qui est concerné par le planning familial. La politique sociale et de santé de l'UE doit dès lors tenir compte des différences liées au sexe. C'est ce que souhaite fermement le Parlement européen.
 
Partout dans le monde, chaque jour, des millions de femmes endurent la violence. Et cette violence revêt bien des visages. Cela va de la brutalité dans la relation ou la famille au harcèlement sur le lieu de travail, en passant par la torture psychologique, l'abus sexuel ou la prostitution forcée. La poursuite du programme Daphné, qui lutte contre la violence envers les enfants, les adolescents et les femmes, constituait un important projet pour le législateur européen. Ce programme va de 2004 à fin 2008 et cofinance, dans l'Europe entière, des initiatives essentiellement menées par des organisations non gouvernementales pour préserver les jeunes et les femmes de la violence.

Un premier programme, Daphné I, avait déjà vu le jour à l'initiative des députés et du Conseil et était arrivé à expiration à la fin de 2003, auréolé de succès. Son retentissement fut tel que le nombre de demandes de soutien dépassa toutes les prévisions. Au nombre des projets cofinancés figurent par exemple une campagne d'information dénonçant les mutilations sexuelles que subissent les immigrées originaires de pays africains et arabes, le soutien à l'autoassistance des toxicomanes et des femmes maltraitées, ou encore une ligne téléphonique gratuite à la disposition des prostituées en détresse. Toutefois, doté d'un budget de 20 millions d'euros, le programme Daphné I n'avait pu soutenir que 140 projets alors qu'il y en avait au moins deux fois autant qui étaient dignes d'être soutenus. Les députés se sont donc fait fort d'assurer la poursuite de cette action avec Daphné II.

La dotation de Daphné II sera d'emblée de 50 millions d'euros. Cette augmentation se justifie notamment par le fait que l'adhésion des nouveaux États membres pourrait se traduire par une forte hausse des besoins de financement. Ce sont les députés qui ont réclamé ce montant alors qu'initialement, la Commission européenne n'avait prévu que 41 millions d'euros. Daphné II s'étendra sur une durée allongée d'un an par rapport à Daphné I. Cette fois, les législateurs européens entendent promouvoir de manière ciblée des projets de grande envergure : ceux-ci bénéficieront d'un soutien pouvant aller jusqu'à 250.000 euros, alors que le plafond était auparavant fixé à 125.000 euros.

La procédure législative n'a pas encore abouti. Les députés ont essayé d'amender le projet de la Commission sur certains points mais n'ont pas obtenu tout ce qu'ils souhaitaient. Ils voulaient par exemple affecter une aide spécifique à certains groupes, comme les jeunes filles ou les enfants des rues. Mais la Commission s'y est opposée en faisant valoir que Daphné II devait protéger toutes les femmes et tous les jeunes.
 
Pour une planification familiale responsable

Les députés ont aussi fait connaître avec détermination leur opinion au sujet de la santé sexuelle et de la planification familiale. Ils ont invité les États membres de l'UE à conseiller leurs citoyens beaucoup plus activement dans la réalisation d'une sexualité et d'une planification familiale responsables. Dans la plupart des cas, les femmes continuent à porter la responsabilité de la contraception. Et, puisque la grossesse et, le cas échéant, l'avortement les concernent directement, elles sont au coeur d'une résolution adoptée par le Parlement.

Les députés souhaitent que l'Union atteigne un haut niveau en matière d'éducation sexuelle et d'assistance pratique. Les objectifs concrets sont, par exemple, d'assurer la protection contre les grossesses non désirées et de faire reculer les maladies sexuellement transmissibles. Pour y arriver, ils préconisent en particulier de remédier aux disparités entre les différents États membres en matière d'accès aux contraceptifs, que l'on doit pouvoir, aux yeux des députés, se procurer gratuitement ou au minimum à des prix abordables, y compris pour des jeunes. Quant au thème controversé de l'avortement, la plupart des députés soulignent que l'interruption de grossesse ne devrait pas être promue en tant que méthode de régulation des naissances. Si l'on multiplie les conseils et les aides matérielles et financières, on parviendra à réduire le nombre d'interruptions de grossesse. De l'avis des députés, toute personne qui opte pour une interruption de grossesse devrait être pleinement informée des risques physiques et psychiques encourus. Mais, de manière générale, l'avortement devrait être "légal, sûr et accessible à toutes" dans l'ensemble de l'UE.
 
Cancer du sein : faire baisser le taux de mortalité de 25%

Pour les femmes européennes de 35 à 55 ans, le cancer du sein est la cause de décès la plus courante. D'après l'Organisation mondiale de la santé, pendant la seule année 2000, plus de 216.000 femmes ont été atteintes du cancer du sein dans l'UE et plus de 79.000 en sont mortes. Il faut dire que, si elle est diagnostiquée à temps, cette maladie est guérissable dans 90% des cas. Les députés veulent que la lutte contre le cancer devienne une priorité de la politique de santé de l'UE : leur objectif est de faire baisser de 25% le taux de mortalité de cette maladie pour 2008 dans toute l'Europe. A cet effet, ils ont encouragé une série de mesures qui vont de l'amélioration du dépistage précoce à un traitement postopératoire qui prenne en compte les besoins psychologiques des femmes.

Les députés demandaient que toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans puissent bénéficier de mammographies gratuites, tous les deux ans. Des protocoles de contrôle standardisés n'existent pas encore pour toute l'Union mais seulement dans huit Etats membres où ils sont en outre de qualité variable. Dès qu'un cancer du sein est suspecté, une réaction rapide s'impose: à l'avenir, selon le Parlement, les patientes devraient obtenir un diagnostic dans les cinq jours ouvrables. Et si un cancer est confirmé, le traitement devrait débuter au plus tard quatre semaines après le diagnostic, sous la houlette d'équipes d'experts dans des centres de sénologie.

De plus, les députés invitent l'UE et les États membres à investir davantage dans la recherche sur les causes de la maladie et les nouvelles thérapies. Pour les députés, des registres nationaux du cancer, dont tous les États membres ne se sont pas encore dotés, devront à l'avenir être mis en place dans toute l'Union pour aider les chercheurs à compiler toutes les données disponibles. Mais les députés réclament aussi davantage de droits pour les patientes qui doivent recevoir une information complète, avoir leur mot à dire sur le choix de leur thérapie et pouvoir demander l'avis d'un second spécialiste.


  
Rapporteurs:
  
Programme Daphné II 2004-2008: action contre la violence envers les enfants, les adolescents et les femmes: Lissy Gröner (PES, D)
Santé et droits en matière de sexualité et de reproduction : Anne Van Lancker (PES, B)
Cancer du sein dans l'Union européenne : Karin Jöns (PES, D)
Organisation mondiale de la santé (santé des femmes)
Programme Daphné
  
Journal officiel - actes finaux:
  
Programme Daphné II 2004-2008: action contre la violence envers les enfants, les adolescents et les femmes- procédure encore en cours
Santé et droits en matière de sexualité et de reproduction - texte adopté par le Parlement
Cancer du sein dans l'Union européenne - texte adopté par le Parlement

 

 

 
  Publishing deadline: 2 April 2004